Chien écrasé

 huiles, acryliques, latex et cheveux
sur toile cartonnée de                          47x39cm







Contre-pieds des précédents portraits de chiens, cette commande représente un chien écrasé.

      Le thème est une dénonciation de la cruauté subie par tout ce qui est non-humain, de l'absence de considération des humains, due à leur méchanceté et/ou leur bêtise.
      Les marques laissées sur la route sont celles des pneus de la voiture la plus polluante l'année de sa création, un monstre de 4x4 américain.
      L'unique décors est un sol de béton (restructuration humaine des sols), avec un marquage qui demande habituellement à ne pas être franchi par une roue (le fait que même si l'humain peut avoir conscience de certaines règles, par déduction ou par convention, il est capable de les enfreindre n'importe quand).
      Le cadre en bois est à peine verni, ses clous sont apparents et ses jointures grossièrement finies. Il symbolise la nature retravaillée uniquement pour un but pratique mais sans beauté ni âme.
    La patte arrachée qui sort du tableau rejoint l'idée du cadre en bois brut posé avec peu de propreté : la nature crue mais présente. Elle est faite d'un montage de papier et de latex, et recouverte d'acryliques, de colle et de quelques cheveux coupés pour l'occasion, ainsi que d'un coton tige coupé en deux pour sublimer les os. Même si nous la changeons elle continue de toucher le même espace que nous.
       Les yeux du chien sont en formes de croix, convention de certaines bandes dessinées et manga pour représenter la mort.

       Je ne pouvais me résoudre à imiter + réalistement la mort d'un animal. Le sang et les os font autant parties du vivant que du mort, même s'il est vrai qu'on les voit moins volontiers pour le premier cas. Mais les yeux renferment encore pour moi une idée de mystérieux passage vers la compréhension de l'âme, et ils me touchent + que des viscères.